Le stress numérique et son impact « négatif » sur le cerveau humain

Le stress numérique et son impact « négatif » sur le cerveau

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L’utilisation quotidienne des technologies et des médias numériques a considérablement augmenté ces dernières années. Pour de nombreux utilisateurs, cette augmentation se traduit également par le sentiment de stress numérique. Les effets de la transformation numérique sont largement perceptibles, mais du point de vue de la promotion de la santé mentale, les effets sur les personnes et les organisations doivent être interrogés en détail.

Le stress numérique est une forme de stress qui découle de l’utilisation et de l’omniprésence des technologies numériques. Trop d’informations en peu de temps, les interruptions constantes des smartphones, les lancements de logiciels en cours, le manque de fiabilité comme les pannes du système, mais aussi la surveillance informatisée et la possible perte d’emploi due à la numérisation progressive ne sont que quelques-uns des déclencheurs de stress.

 Le stress numérique et son impact « négatif » sur le cerveau humain
Crédit Photo : Google images

Réaliser plusieurs tâches à la fois demande une grande concentration. Et pour le cerveau, il s’agit d’un sacré défi. Autrefois, le cerveau humain pouvait sans difficulté traiter la plupart des stimuli. Mais avec le temps, les défis se sont accrus pour notre organe de la pensée. Avec les médias électroniques, les informations nous arrivent à un rythme de plus en plus effréné.

Dans notre monde numérique hautement connecté, notre cerveau est souvent exposé à un raz-de-marée de stimuli. En situation normale, lorsqu’un stimulus nous parvient, il est traité par le cerveau qui se consacre ensuite au stimulus suivant. Une situation désormais très rare.

Des situations auxquelles nous sommes quotidiennement exposées dans notre vie professionnelle, mais aussi durant notre temps libre : l’enchainement de tâches différentes en un rythme soutenu. Dans ce cas présent, notre cerveau doit distinguer les différentes actions. Nous avons l’impression d’agir de façon plus ou moins automatique, mais en réalité, le cerveau travaille très dur en arrière-plan, en l’occurrence au niveau du lobe frontal.

Cette partie du cerveau se localise à l’avant de la tête, au niveau du front. Cet organe attribue les ressources nécessaires à telle ou telle tâche. Lorsque plusieurs tâches doivent être réalisées en même temps, et ce dans le bon ordre, le lobe frontal est sursollicité, et doit être particulièrement performant.

Plus les tâches sont complexes, plus il faut du temps au sujet. Mais lorsque le cerveau traite constamment les mêmes informations, les actions devenues familières s’enchainent plus vite. Dès lors que des informations différentes se produisent en toute vitesse, notre organe de cognition nécessite plus de temps pour les traiter.

En outre, il arrive qu’une information soit mal interprétée. Plus la cadence est rapide, plus le cerveau est susceptible de commettre des erreurs. À cette grande quantité de stimuli, s’ajoute le fait que les différentes tâches se font de la concurrence. La personne est ainsi distraite. Le sujet commet plus d’erreurs, et répond très lentement.

Lorsqu’on se concentre sur une tâche, et qu’une nouvelle autre nous distrait, la première doit passer au second plan. Le cerveau analyse cette tâche, avant de s’y consacrer ; un processus très gourmand en énergie.

Le stress numérique et son impact « négatif » sur le cerveau humain

Les tâches de surveillance en arrière-plan ont tendance à être vite oubliées lorsqu’on se concentre sur autre chose. De nos jours, les sons émis par nos portables ont presque autant d’importance que l’appel de notre propre nom. Nous sursautons, tout en devenant attentif à l’appel de notre nom, peu importe l’activité du moment.

Les contraintes liées au multitasking provoquent un stress physiologique. Nous observons l’élévation du rythme cardiaque, et l’augmentation de la sécrétion de cortisol.

Quant aux enfants et adolescents nés dans ce monde hyperconnecté, ils sont confrontés au quotidien à des changements constants et ont un accès plus rapide aux nouveautés. Mais sont-ils autant capables de s’acquitter des mêmes tâches plus vite que les adultes ?

Plusieurs études ont confirmé que les enfants ont besoin d’un peu plus de temps pour répondre à ce genre de situations, et font plus d’erreurs que les adultes. En s’enchainant rapidement, les tâches, le lobe frontal est particulièrement sollicité, côté gauche chez un adulte et côté droit pour un enfant.

Le lobe frontal se développant jusqu’à 20 ans, les enfants sont de moins en moins capables de passer d’une tâche à l’autre aussi vite que les adultes. Quant à l’impact de ces sollicitations multiples sur le développement du cerveau, il faudra une dizaine d’années aux scientifiques pour y voir plus clair, le temps que les enfants ayant grandi avec le smartphone et tablette, soient adultes.

À l’heure de la révolution numérique et des innovations technologiques qui l’accompagnent, notre cerveau a parfois bien du mal à suivre. Mais il existe des stratégies pour aider notre cerveau à gérer plusieurs tâches à la fois.

Jongler entre plusieurs tâches est plus facile si nous nous exerçons sur plusieurs jours et séances. Il demande moins d’efforts, même si l’exercice garde le même niveau d’exigence. En revanche, aussi que sont attribuées de nouvelles tâches, la difficulté réapparait.

La souplesse peut ainsi se travailler dans le domaine où elle est nécessaire, mais il est difficile de la transposer à d’autres domaines d’activités.

S’exercer constamment rend la tâche moins pénible, et le stress s’atténue, de même que la fatigue. Une autre stratégie consiste à prendre les choses l’une après l’autre. C’est surtout au travail que le cerveau est confronté à de nombreuses sollicitations simultanées. Un stress durable peut alors s’installer, et s’avérer être contre-productif.

Mais même se concentrant sur une seule chose à la fois, et en s’acquittant de ses tâches l’une après l’autre, il est possible de rester ennuyé dans un stress durable. Par la force de travailler et d’être connecté en permanence, nous oublions souvent une chose très importante : faire une pause.

S’aménager des pauses régulières est pourtant indispensable. Planifier des plages de détente de manière disciplinée et s’y tenir, est primordial. Le mieux, c’est de s’arrêter 10 à 15 minutes toutes les deux heures. En levant le pied, un système très spécial s’active à l’intérieur du cerveau. Les chercheurs l’appellent le réseau du mode par défaut.

Ce réseau est tout sauf inactif, car c’est quand l’esprit est au repos qu’il se met à fonctionner à plein rendement. Les informations acquises pendant la phase d’activités sont ainsi enregistrées, triées et réorganisées.

Ces moments sont ainsi très enrichissants et sains pour le cerveau. En clair, accorder à notre cerveau cette petite pause régulière dans notre quotidien nous donne toutes les chances de traiter correctement les informations vues et apprises. La bonne nouvelle, le cerveau le fait quasiment de lui-même. Évitons de le surcharger de stimuli en permanence. L’idéal pour ce faire est la déconnexion totale.

Après une journée de travail bien remplie, aménageons du temps loin des outils de communication. L’ennui est qu’il nous est totalement difficile de nous en priver totalement.

À chaque fois que nous accordons de l’importance à notre smartphone, un processus biochimique associé à la sécrétion de dopamine (l’hormone de la récompense) se déclenche. Nous nous accoutumons à un comportement auquel il nous est impossible de renoncer une fois la journée de travail terminée, à l’origine par ailleurs d’une forme de dépendance. Le portable devient alors une drogue.

Se déconnecter permet de rompre avec cette habitude et de s’aménager du temps pour des activités récupératrices, comme par exemple faire du vélo ou de la course à pied. Un bon moyen de se détendre, car le sport permet de réduire le taux de cortisol, l’hormone du stress. Ceci ne fonctionne que lorsqu’il s’agit d’un sport d’endurance pratiquée de manière décontractée. S’il s’effectue par contre dans un contexte de compétition, il sera plus fatiguant intellectuellement, et moins reposant pour notre cerveau.

Durant ces pauses déconnectées, nous pouvons aussi soigner nos relations sociales et mener de vraies conversations. Communiquer en permanence via les réseaux sociaux peut provoquer des pics de stress, à force de se comparer aux autres et à l’image qu’ils renvoient sur la toile. L’absence de vrais contacts sociaux ne peut en aucun cas être compensé par les rencontres et les discussions en virtuel. Tout comme rien ne peut rattraper un sommeil insuffisant.

Le sommeil joue en effet un rôle central pour notre cerveau fatigué par les sollicitations professionnelles. Chose que beaucoup, préfèrent ignorer. Des études démontrent que la durée de sommeil dans les pays industrialisés est en recul depuis des années. Au cours des deux dernières décennies, elle s’est réduite de plus de 30 minutes.

Mauvaise nouvelle, car pendant que nous dormons, notre cerveau procède à un grand rangement. Il enregistre les expériences utiles de la journée, se débarrassent des données superflues, et se regénère.

À l’intérieur du cerveau, l’antéhypophyse a besoin énormément de récupération. C’est là que nos performances intellectuelles les plus intenses sont localisées, notamment la volonté et l’autodiscipline, la capacité à mener des actions et à les mener à bien, le contrôle des impulsions.

Seul un sommeil suffisant permet de démarrer une nouvelle journée, et avec toute la concentration requise., en gérant tous les défis numériques du quotidien avec un minimum de stress.

Les changements de comportement sont étroitement liés à une prise de conscience accrue du problème. Si les enseignants et les apprenants comprennent comment la numérisation modifie le secteur de l’éducation, ils peuvent consciemment gérer les technologies numériques et les intégrer dans leurs routines de travail de manière ciblée et efficace.

Dans ce contexte, il est important de réaliser que non seulement le nombre de technologies utilisées peut causer du stress, mais surtout la fréquence d’utilisation. Il en va de même pour les éducateurs d’adultes : mieux vaut sélectionner quelques outils et les utiliser de manière ciblée. Cela contribue à accroître la compétence des enseignants et des apprenants et à réduire le stress. Ces technologies nous sont tombées dessus si vite que nous n’avons pas tous pu apprendre à nous en servir avec la mesure nécessaire.

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