Depuis le 25 juin dernier, à l’issue de son sommet tenu à Kigali, le Togo est officiellement membre du Commonwealth, cette communauté de 56 nations autour de la couronne britannique. Un pays francophone qui adhère à une communauté britannique ?
Que gagne concrètement le Togo en adhérant au Commonwealth ?
L’adhésion du Togo dans cette grande institution est l’aboutissement d’un processus qui a démarré en 2014. C’est une évolution souhaitée dans la perspective de renforcement de la coopération entre États et des brassages entre les peuples. Le ministre des Affaires Étrangères, Robert Dussey a levé le voile et a enfin expliqué pourquoi cette adhésion importe tant au Togo.
« Cette adhésion est motivée par la volonté politique du Togo d’étendre son réseau diplomatique, politique et économique et de se rapprocher du monde anglophone. Ce que le Togo a à gagner comme membre du Commonwealth est tellement important quand on voit la capacité de cette communauté », a-t-il déclaré.
Les avantages de cette adhésion sont sur différents plans notamment diplomatique, commercial et linguistique. D’abord, c’est un pas primordial en termes d’influence et de la présence internationale du pays.
En admettant le Togo dans son sein, l’organisation manifeste sa reconnaissance à l’endroit de notre pays qui s’est positivement illustré dans ses efforts en matière de démocratie, des droits de l’homme, du développement durable. Ces derniers sont des critères fondateurs du Commonwealth.
Sur le plan diplomatique, poursuit le ministre, la Grande-Bretagne, avec qui le Togo conserve des liens indissociables, n’est plus membre de l’Union Européenne (UE). Il faudrait développer une relation particulière de partenariat politique, économique et commercial avec ce pays qui constitue désormais une entité au sein de l’Europe.
Avec notre plus grande ouverture, nous ne sommes plus limités dans une zone francophone. Cela va se ressentir sur l’exportation des produits togolais. Tout en étant proche du Royaume-Uni, le Togo gagnera à avoir plus de partenaires économiques, telles se présentent les retombées sur le plan commercial.
« Les pays les plus émergents sur le continent africain sont les pays anglophones. La vision du gouvernement, c’est d’aller travailler avec ces pays et copier leur modèle pour la prospérité de la population togolaise », dira le ministre Robert Dussey.
Il y a aussi l’avantage linguistique à mettre en avant. Le gouvernement veut d’ores et déjà renforcer l’apprentissage de la langue anglaise. La vision est de voir comment introduire l’anglais plus tôt dans l’enseignement.
Le pays va également bénéficier du Fonds pour la Coopération technique (CFTC) de cette organisation intergouvernementale pour la mise en œuvre des projets prioritaires de la Feuille de route gouvernementale 2020- 2025.
Un autre pays, le Gabon, a fait pareillement son entrée au sein du Commonwealth. Ce qui porte à 56, le nombre de pays membres de cette organisation.